Le matériau terre renvoie à l'image d'une pauvreté et d'une impuissance.
Entre les années 1982 et 1994, les statistiques concernant le milieu rural issues des recensements nationaux, indiquent une diminution de 3% et de 3,8%, respectivement, dans l'utilisation du pisé pour la construction des murs et du bois couvert d'argile pour les toits, contre une « progression » évaluée à 6% et 9% respectivement dans l'utilisation des briques « à trous » avec mortier pour les murs et la dalle en béton armé pour les toits.
En l'année 1994, 17,7% des logements de type rural ont les murs construits en briques agglomérées avec mortier, et 15,3% ont le toit édifié en dalle. ( « POPULATION ET HABITAT RURAL, LE POINT SUR L’EXISTANT », Direction de la Promotion Immobilière, Secrétariat d’Etat à l’Habitat, 2001. Voir page 3 ).
Le matériau terre est de moins en moins utilisé dans la construction, le pourcentage des habitations en pisé dans le milieu rural a baissé entre les années 1985 et 1991 de 81,3% à 72%. Dans le milieu urbain, le pourcentage a baissé entre ces deux années de 13,1% à 9,3%. Alors que le nombre des ménages ruraux occupant des logements en maçonnerie est passé de 14,3% à 26,5%.
D'ailleurs, cette tendance est perçue, voire vécue comme la garantie d'une meilleure solidité des constructions et l'assurance de la salubrité des habitations. Le déclin dans l'utilisation des matériaux locaux qui en découle, dont la terre et la pierre, ainsi que la perte des savoir-faire et des cultures constructives locales ne semblent pas préoccuper.
La photo est prise à la maison d'hôtes Dar Lamane, Palmeraie Amzrou, Zagora, le 31 Décembre 2008.
Tayyibi A.